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mardi 23 octobre 2012

Terres Communes, Web-documentaire de Emmanuel Vigier

Sortie le 22 octobre 2012 du webdocumentaire d’Emmanuel Vigier, Terres Communes, sur l’engagement de personnes au côté des vivants, et des morts de la rue. Projection à Paris, le vendredi 27 septembre 2013 à 15h
samedi 4 février 2012

Interpellation - mobilisation

L’interpellation est l’action principale du Collectif les Morts de la Rue : Faire Savoir que vivre à la rue mène à une mort prématurée, et en dénoncer les causes. Cette dénonciation traverse l’ensemble de nos actions. Mais nous sommes parfois impliqués dans des collectifs ou actions plus particulières Nuits solidaires pour le logement Manifestations diverses pour le logement Nous participons activement au mouvement pour faire appliquer la loi DALO Droit au Logement Opposable) et DAHO (Droit à l’Hébergement Opposable)
lundi 18 janvier 2016

Daniel MENNECHET est mort

Daniel MENNECHET est mort le dimanche 17 janvier 2016. Ses funérailles auront lieu le mercredi 27 janvier 2016 à l’Institut médico-légal de Paris, à 10h. Il sera par la suite inhumé dans un caveau familial en Ardèche. Il était engagé au Collectif Les Morts de la Rue depuis 2004. Etait également engagé activement auprès des Restaurants du Coeur. Daniel Mennechet. photo Jean-Luc Bertini pour La Croix Lors de l’hommage aux Morts de la Rue de 2014 il avait témoigné de sa sortie de rue. Témoignage de Daniel Mennechet. « J’ai connu une période de rue un an, en 1998-99, suite à un licenciement qui m’a mis au chômage. Je travaillais chez Citroën. J’avais commencé à Javel puis j’avais été contrôleur à Aulnay-sous-Bois, c’est là que j’ai fait toute ma carrière. J’ai pas voulu aller aux Assedics parce que ça me gênait de demander quelque chose. J’ai pas voulu non plus que ma famille le sache, j’ai coupé les ponts avec eux, avec mes amis aussi. Je vivais à Villiers-le-Bel à cette période, j’ai fait mon sac, je suis venu à Paris, et je suis resté un an vers la gare du Nord. Je me mettais toujours à part, loin de l’alcool, de la drogue, des sales coups et de la violence. Je restais seul ne pour pas plonger, et parce que j’aimais pas qu’on me pose trop de questions. Je dormais dans la gare, sur les trottoirs, sur le ciment, sur des cartons. Je dormais de 01h à 04h, puis à 04h je marchais, et vers 05h j’allais aux poubelles du Monoprix. Je mangeais ce que je trouvais, c’est comme ça que j’ai mangé pour la première fois de la purée de concombre, et j’ai été malade parfois, quand la nourriture était avariée. Un jour j’ai rencontré les Captifs, ils sont venus une fois, et ils m’ont proposé de venir, les voir y’avait l’atelier peinture et la possibilité de refaire ses papiers. J’avais perdu tous mes papiers pendant cette année dans la rue, là j’ai pu refaire ma carte d’identité, j’ai ouvert une domiciliation chez eux, et j’ai fait une demande aux Assedics. Après, quand j’ai touché l’Allocation Spécifique de Solidarité j’ai eu un hôtel, où je suis pas resté longtemps parce que j’avais rencontré une femme qui m’a proposé de venir vivre avec elle. J’ai quitté ma chambre d’hôtel, mais au bout de deux ou trois jours la femme en question et bien elle m’a mis dehors, et je suis retourné dans la rue. A l’époque j’étais déjà bénévole aux Restos du Cœur, je leur en ai parlé, on était en juillet la salle était fermée alors ils m’ont autorisé à dormir dedans, puis je suis allé trouver les Relais du Cœur, ils m’ont trouvé une place à la Péniche le Fleuron deux ou trois semaines, puis à la Péniche du cœur où je suis resté plus d’un mois, et puis à nouveau je suis resté dans la rue. Je l’ai dit à personne, j’aimais pas parler. Un jour Cécile du Collectif m’a appelé, j’ai craqué je lui ai dit que j’étais à la rue, elle a appelé le Secours Catholique. Moi je disais rien, ça me gênait. Puis on m’a dit d’aller aux Petits Frères des Pauvres, j’ai fait un entretien, et le vendredi ils m’ont trouvé un hôtel au mois. L’ASS me permettait de payer ma part, et quand j’ai touché ma retraite ils m’ont proposé une résidence. La rue ça m’a appris à regarder les autres, avant je faisais pas attention. Aujourd’hui je suis bénévole aux Restos du cœur et au Collectif, et je le fais avec plaisir, alors qu’avant quand j’allais travailler c’était souvent à reculons. » Une double page dans La Croix du 20 juillet 2010 était pour lui une "carte de visite", un moyen de se présenter. Il s’y reconnaissait totalement. La Croix p1 La Croix p2
jeudi 19 février 2015

Pedro MECA

Adieu Pedro Meca Pedro est un ami du Collectif Les Morts de la Rue. Il y a été présent parmi les premiers, représentant dans le Collectif des Compagnons de la Nuit. Nous avons eu quelques aventures ensemble, notamment l’écriture du livre "à la rue !" Il a été membre du CA, avant de laisser la place au directeur des Compagnons de la Nuit. Il nous a représenté au Comité National d’Ethique du Funéraire durant plusieurs années. Homme créatif, surprenant, libre, ami, tendre, énervant, beau parleur, créateur, joueur, provocateur… il est difficile de dire tout ce que nous avons vécu ensemble. Le mot de Christophe Louis, président du collectif : "Hommage à Pedro, un homme au service des plus pauvres et qui savait interpeller pour rappeler la valeur de chacun. Il y a 4 mois il prenait la parole lors du lancement de la grande cause à la mairie de Paris, aujourd’hui le pacte parisien sera signé par la Maire de Paris. Je trouve que le clin d’œil de Pedro de mourir ce jour-là est une manière de prendre encore la parole !" après d’autres membres du CA qui nous ont quitté : Marcel, Daniel, Pedro va rejoindre en comité d’accueil, tous les Morts de la rue que nous honorons et dont nous dénonçons la mort prématurée. Nous partageons notre peine, et celle de ceux qui l’aimaient.
jeudi 27 novembre 2014

Michel, un des 380 morts appris au 27 novembre 2014

Nous vous informons de la mort de Monsieur Michel Hijasovitch, mort sur le quai de métro direction Balard à la station République, le 5 novembre dernier. Il vivait là depuis des années. En lien avec les passants qui appréciaient son humour, son mode relationnel. Un de ses amis organise les obsèques et a collé des affichette annonçant son décès. Nous y sommes tous invités Peu avant sa mort, Michel avait parlé à plusieurs médias. Une double page le concernant était paru le 25 octobre dans "Vivre à Paris". TF1 l’avait filmé le dimanche précédent. Il semble que France 5 l’aie également filmé. Il est fort rare que nous conviions les journalistes à des funérailles de personnes sans domicile. Mais Michel aurait été d’accord. Nous vous informons par la même occasion d’autres décès à Paris sur la voie publique depuis début novembre. ils avaient entre 30 ans et 55 ans Un homme métro St Sébastien Froissard Un homme dans une sanisette de la rue de la Roquette Un homme passage Dubaï Un homme dans les locaux d’une université parisienne. Et peu avant, fin septembre, un homme non identifié, à la station Place d’Italie dans le métro. Depuis début 2014 nous avons appris 380 décès de personnes sans domicile. Moyenne d’age d’environ 50 ans. Et bientôt on nous annoncera le premier mort de l’hiver, l’éternel "marronnier", qui nous permet d’oublier que les personnes sans abri meurent toute l’année.
vendredi 7 février 2014

Daniel Dreux

[ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] Daniel Dreux, membre Du CA, participant de toutes les actions du Collectif depuis ses commencements : hommages, atelier, chroniqueurs, accompagnement des Morts isolés, mises sous plis… Daniel Dreux est mort ce 6 février 2014. Homme d’engagement politique : il a été si longtemps de toutes les fêtes de l’huma ! Homme de fidélité en amitié Fort bon joueur de cartes et de pétanque Engagé dans bien des combats de solidarité. Tout le Collectif Le remercie sincèrement de son engagement et du trait d’union qu’il a toujours su faire entre les associations qu’il fréquentait. _C’était juste un des piliers du Collectif. Salut l’ami ! Merci pour tout ce que tu nous a apporté !
mardi 31 décembre 2013

Les Voeux du Collectif des Associations Unies pour une nouvelle Politique du Logement

Le Collectif Les Morts de la Rue présente ses meilleurs voeux avec le Collectif des Associations Unies pour une nouvelle politique publique du logement
mardi 19 novembre 2013

pas de signal de sortie de la gestion au thermomètre de la grande exclusion

Communiqué de presse du Collectif des Associations Unies pour Une Nouvelle Politique du Logement. La gestion au thermomètre de l’urgence sociale se poursuit Cliquer sur l’image pour accéder au communiqué
mardi 8 octobre 2013

Dénombrer & décrire la mortalité "SDF" résultats 2012

DÉNOMBRER ET DÉCRIRE LA MORTALITÉ DES PERSONNES SANS CHEZ SOI Depuis plusieurs années, le Collectif Les Morts de la Rue recense les décès des personnes qui avaient vécu en situation de rue. Depuis 2012, un financement de la DGCS nous permet de poursuivre ce travail de manière scientifique. Les premiers résultats vous sont exposés ci-dessous. REVUE DE PRESSE SUR LE RAPPORT "DÉNOMBRER ET DÉCRIRE"
vendredi 16 août 2013

Marcel Olivier

Marcel Olivier, 58 ans, est mort ce 16 août 2013 De nombreux témoignages à sa mémoire ont été recueillis. Vous les trouverez dans le pdf ci-dessous. Nous avons la chance de l’avoir rencontré. Nous avons bénéficié de sa participation aux réunions de l’association, depuis ses commencements. Marcel a su réfléchir et transmettre son expérience de sortie de la vie à la rue. Quelques points de sa pensée résumés ci-dessous : Il ne s’agit pas de demander aux gens de la rue de se réinsérer. se réinsérer voudrait dire qu’ils reviennent là où ils étaient avant de "tomber" à la rue. Mais s’ils y sont tombés, c’est que cette place d’avant ne leur convenait pas. Il faut qu’ils aillent ailleurs, qu’ils inventent une nouvelle manière de vivre. Les gens qui ont un problème d’alcool, il ne faut pas leur parler d’alcool. Ça ne sert à rien. Par contre, on peut leur proposer des choses intéressantes (une sortie, un engagement, une fête, un ciné, une pétanque…) qui vont leur faire penser ne serait-ce que quelques instants à autre chose… et ça leur donnera un peu de distance pour penser et avancer… Il y a des gens qui aiment aider mais refusent l’échange à égalité. Ils aident pour faire du bien à leur âme. Ils sont en fait très égoïstes. Ça annule leur don, car ils ne sont pas en relation. Finalement, ce n’est pas nous qu’ils aiment, mais ils veulent sauver leur âme. On ne sort personne de la rue. Ce sont les personnes elles-mêmes qui en sortent, mais il faut les entourer, être d’autant plus présents qu’ils viennent d’y sombrer. Il faudrait mettre le paquet quand quelqu’un tombe à la rue. C’est là que les personnes ont besoin de soutien, de cellules psychologiques et de tout ce qu’on fait quand il y a un accident. Salut Marcel !
vendredi 9 août 2013

Bilan période hivernale 2012/2013 Val d’Oise

Vous trouverez dans le document ci-joint en PDF le bilan de la période hivernale en Val d’Oise. Bilan période hivernale SIAO Val d’Oise La lecture de ce document est passionnante. Bien que ne représentant qu’un seul département, elle nous semble le reflet de ce que nous entendons par ailleurs (nous n’avons pas, en ce qui nous concerne accès à l’ensemble des rapports départementaux). C’est bien sur avec l’accord du SIAO-Urgence du Val d’Oise que nous publions ici ce rapport dont voici ci-dessous la conclusion : Conclusion Plus que jamais, la sortie de la saisonnalité pour une continuité de l’hébergement est une nécessité. L’accroissement des capacités hivernales (+29% par rapport à l’année dernière) n’a pu endiguer une demande toujours plus forte (+38%) générée par un contexte social de plus en plus dégradé. De plus, contrairement aux idées reçues, l’activité du 115 n’a pas décru une fois passé le 31 mars, bien au contraire. En outre, l’hébergement hôtelier constituait cet hiver encore la principale réponse à l’urgence sociale alors même que les circulaires rappellent que son recours doit rester l’exception. L’enquête, réalisée cet hiver auprès des acteurs de terrain, a révélé une précarité toujours plus forte, quel que soit le type de dispositif (accueil de jour ou accueil de nuit, centre d’hébergement, maraude…). Malgré des moyens supplémentaires alloués cette année à la Veille Sociale et à l’hébergement, le ressenti des professionnels va dans le sens d’un accroissement généralisé du public en demande, parmi lequel on retrouve en premier lieu les jeunes, les hommes isolés, les demandeurs d’asile et les personnes présentant des troubles psychiques. Des publics croisant bien souvent plusieurs problématiques : absence d’emploi et de ressource, problèmes administratifs, souffrances psychiques, addictions diverses… En résulte un découragement, outre celui des équipes sociales, des personnes accueillies face au manque de perspectives. L’inquiétude que peut générer la fin de la période hivernale fut encore présente cette année, notamment dû à l’incertitude quant à la pérennisation des structures au terme de l’hiver. Du côté des satisfactions, le partenariat s’est encore affirmé et formalisé, et ce, par le biais des différentes coordinations et réunions partenariales (Coordinations SDF, Comités Techniques, CLAUS…). Tout cela a favorisé la communication, l’échange de bonnes pratiques et la coordination dans le cas de situations sociales souvent très complexes. Concernant les préconisations, les structures sont unanimes pour sortir de la gestion saisonnière de la prise en charge des personnes, qui nuit à la construction des projets et engendre de la violence lors de la fermeture successive des structures hivernales. Dans ce sens, une première étape a été franchie avec la pérennisation de 66 places d’hébergement d’urgence issues du plan hivernal. Ainsi, depuis le 1er juillet 2013, 17 places à APUI Cergy et 15 places à APUI CHIPO Beaumont ont déjà été pérennisées ; 34 nouvelles places suivront à la rentrée
vendredi 26 juillet 2013

l’été n’est pas plus facile

Cet article sera amené à être complété. il nous semble important, déjà, de vous transmettre le compte rendu reçu ce 26 juillet 2013 du travail de la semaine écoulée dans le Val d’Oise, au niveau de l’accueil et de l’hébergement. _ Cliquer sur l’image pour avoir accès au document PDF complet
lundi 19 décembre 2011

nouvelles décembre 2011, journal, adhésion

Envoi postal du 20 décembre 2011 à télécharger Lette de décembre 2011Journal "Aux 4 Coins de la Rue" n°13
jeudi 28 juillet 2011

Eté 2011 : drame pour ceux qui vivent à la rue

Cet été, depuis début juillet, la presse relaie les changements des politiques qui concernent les personnes et familles vivant à la rue. dessin paru dans le Monde du 21 juillet 2011 Le gouvernement supprime peu à peu les lieux d’accueils hôteliers et les hébergements collectifs d’urgence. Tout le monde : personnes hébergées, travailleurs sociaux, politiques, sont d’accord pour stopper ces accueils coûteux et indignes. La difficulté vient de l’absence totale de transition. L’idée du "logement d’abord" qui permettrait aux personnes de se projeter tout de suite dans une solution durable, mérite d’être tentée, si un accompagnement conséquent est accordé aux personnes les plus marginalisées. Mais elle n’est pas en place : les bénéficiaires de la loi DALO (Droit au Logement Opposable), ne sont pas relogés, faute de suffisamment de logements. Les structures d’accueil envoient les familles qui se retrouvent à la rue vers les urgences des hôpitaux… des centaines de personnes se retrouvent à la rue. D’un côté, M Apparu, Ministre qui travaille au secrétariat d’état pour le logement), garantit qu’il n’y a pas de familles à la rue, de l’autre, les études et rapports concrets montrent que 65% des personnes, hors Ile de France, n’ont pas de solutions d’hébergements. 133000 personnes sont à la rue en France. plusieurs centaines de mille sont mal logées. les expulsions locatives continuent l’été, y compris pour des personnes de bonne foi.Les personnes et familles qui sont à la rue vont d’urgence d’hôpitaux en campements précaires, ne pouvant s’installer nulle part. Nous craignons des drames humains de plus en plus nombreux. Nous participons aux actions du Collectif des Associations Unies contre la mal-logement, nous soutenons les actions menées par les personnels du Samu Social, nous soutenons l’appel qui sortira vendredi dans le nouvel obs…
mardi 21 juin 2011

9084 dernier jounal "Aux 4 coins de la rue"

Aux 4 Coins de la Rue est le journal du Collectif. il est conduit par un groupe "les Chroniqueurs", dont la majorité a déjà vécu à la rue. C’est un journal à thème, faisant appel à des témoignages divers. Vous êtes invités à y réagir. à proposer des articles. Le numéro 12 est sur "une clé pour sortir de la rue". on y parle notamment de petites structures qui laissent le temps. cliquer sur l’image pour voir apparaître les liens vers les derniers numéros
mardi 31 mai 2011

LAISSONS-LES MOURIR !

« Laissons les mourir ! » Cela semble être le mot d’ordre que nous pourrions comprendre actuellement, tellement les plus pauvres, les plus démunis, les plus fragiles sont la cible d’attaques et de culpabilisation. A eux seuls, ils semblent représenter tous les maux de notre société : ils seraient responsables du déficit de l’état car ce sont bien les personnes bénéficiaires du RSA et de l’allocation chômage qui profitent et dilapident les ressources de l’état … les exemples d’agressions dont sont victimes les plus démunis sont nombreux. Les sirènes populistes résonnent à nouveau, stigmatisant ces personnes les jetant à la vindicte publique, en proposant des lois pour les transformer en délinquants et les sanctionner. Il est certes plus facile de les accabler que de proposer des actions pour vaincre la misère. Il est tout aussi déplaisant de voir des élus tenter d’opposer les populations, tout en faisant référence aux valeurs de solidarité. Mesdames et Messieurs, allez jusqu’au bout de votre pensée, peu républicaine : Laissez les mourir ! Si c’est un choix, il faut l’assumer ! N’ayez crainte, c’est le chemin que prennent doucement les choses : à Paris, en province, au quotidien des hommes et des femmes vivent et meurent dans nos rues. La pauvreté augmente dans notre pays et dans le même temps l’État réduit les moyens pour héberger et accompagner les plus précaires Actuellement, la plupart des associations sont obligées de contracter des prêts bancaires car les services de l’État n’ont pas versé les subventions qui permettent le fonctionnement de l’accueil et de l’accompagnement des personnes les plus en difficultés, malgré des engagements pris par le Premier Ministre et autres membres du gouvernement. Le 14 juin2011, comme tous les 6 mois, le Collectif les Morts de la Rue rendra un hommage à toutes ces personnes décédées, 253 décès recensés au cours de 6 derniers mois ! Mesdames et Messieurs les Élus de la Nation, viendrez-vous rendre un hommage à vos concitoyens, ceux que vous croisiez dans votre ville ou au cours de vos réunions, ceux dont vous entendez parler l’hiver et qui n’existent plus dès l’arrivée du printemps ? La protection des plus fragiles n’est elle pas la vraie noblesse de votre Fonction ? Oserons-nous combattre ce fléau qu’est la misère et les innombrables conséquences qu’elle produit. Qui aura l’audace de proclamer la lutte contre l’exclusion comme une priorité nationale ? Collectif Les Morts de la Rue. 31 mai 2011
mardi 15 mars 2011

15 mars 2010 : les expulsions reprennent : futurs morts de la rue ?

Communiqué de presse. 15 mars 2011. : Les expulsions locatives reprennent aujourd’hui. Vivre à la rue tue. Depuis le début de 2011 : 60 décès appris en 74 jours. Sachant que nous les apprenons avec toujours un certain retard. Cette liste n’est pas exhaustive, les décès sont beaucoup plus nombreux. Aujourd’hui les expulsions locatives reprennent : mettre les gens à la rue peut les conduire à mourir. Ci-dessous, les noms de ceux qui sont morts en ce début d’année, avant même que la trêve hivernale ne prenne fin. Mingaltai, 34 ans, est morte le 3 janvier 2011 à Rennes. Mingaltai, réfugiée, enceinte, mère de plusieurs enfants, errait, épuisée. Claude est mort le 4 janvier 2011 aux urgences, à Paris 20 Un homme, 45 à 50 ans, est mort le 5 janvier à Vernon. Cet homme s’abritait dans un cabanon derrière une propriété Un homme, jeune, est mort le 6 janvier 2011 à Narbonne. Cet habitant d’un squat est mort sur la voie publique, à la hauteur du 57 rue Paul Louis courier Jean-Pierre, 38 ans, est mort le 7 janvier 2011 à Toulouse. Evelyne, 42 ans, est morte le 9 janvier 2011à Verquin. Evelyne s’abritait dans une maison abandonnée depuis 10 ans Michel, 45 ans, est mort le 9 janvier 2011 à Verquin. Michel vivait avec Evelyne dans une maison abandonnée. Tous deux ont été victimes d’une explosion accidentelle. Un homme, 36 ans, est mort le 10 janvier 2011 dans un accident de voiture sur une petite commune du centre de la France. Cet homme vivait à la rue, avec un de ses frères dans le sud-ouest. Satis, 45 ans, est mort le 11 janvier2011 à Paris 19. Satis vivait avec d’autres personnes originaires du Pendjab, au milieu d’un rond-point du 19ème, sur une bouche de chaleur. Jaime, 44 ans, est mort le 11 janvier 2011 à Paris 1er. Jaime avait vécu en foyer. Sociable, il avait accueilli une équipe de télévision qui a pu être présente à ses funérailles, en simple présence amicale. Un homme, 34 ans, est mort le 13 janvier 2011 à Echirolles. Cet homme est mort des suites d’une altercation violente. Danny, 56 ans, est mort le 13 janvier 2011 à Strasbourg. Danny avait trouvé abri dans une caravane après des années de rue et de galère Marie-Véra, 54 ans, est morte le 13 janvier 2011 à Toulouse José, 55 ans, est mort le 17 janvier 2011 à Issy les Moulineaux. José avait été expulsé le mois dernier, sans relogement, du squat insalubre où il vivait. Jacques, 84 ans, est mort le 19 janvier 2011 à Paris 12. Jacques est mort à l’hôpital après de nombreuses années de rue. Philippe, 44 ans, est mort le 22 janvier 2011 à Tain l’Hermitage. Philippe a été écrasé par un train. Philippe n’avait pas supporté les contraintes de l’hébergement collectif. Daniel, 58 ans, est mort le 23 janvier 2011. Daniel est mort à Sète, sur la voie publique. Daniel fut un grand homme du Rock, fondateur de « Rock and Folk » dans les années 70 Un homme non identirié est mort le 24 janvier 2011 à Marseille. Cet homme est mort à proximité de la tour CMA CGM. Un homme, 78 ans, est mort le 24 janvier 2011 à Marseille. Cet homme est mort sous le pont d’accès de l’autoroute A55. Bahattim, 47 ans, est mort le 25 janvier 2011 à Paris 1. Battahim est mort lors d’une rixe dans un parking du forum des Halles Un homme, 58 ans, est mort fin janvier 2011 à Eaubonne. Cet homme est mort à l’hôpital Un homme, 30 ans, est mort fin janvier 2011 à Calais. Cet homme est mort dans une laverie automatique, appuyé sur une pile de draps. Daniela est morte en janvier 2011 à Paris Un homme identifié, 30 ans est mort le 2 février 2011 à Perpignan. Cet homme est mort écrasé par un train, non loin de l’avenue du Dr Torreilles Gérard, 69 ans, est mort le 3 février 2011 à Toulon. Gérard était depuis peu dans un hôtel Guy, 46 ans, est mort le 5 février 2011 à Perpignan. Guy était abrité dans une cabane au milieu des vignes un « casot » Un homme, 36 ans, est mort le 6 février 2011 à Lyon 3. Cet homme est mort brûlé dans les combles d’un immeuble. Un homme, 50 ans, est mort le 7 février 2011 à Calais, devant la gare. Un homme, 77 ans, est mort le 8 février 2011 à Toulouse. Cet homme est mort dans le local technique d’un immeuble Un homme, 35 ans, est mort le 8 février 2011 à Chaligny. Cet homme est mort dans un véhicule qui l’avait pris en stop Marcel est mort le 8 février 2011 à Narbonne. Cet homme est mort suite à un malaise sur la voie publique Dédé, 35 à 45 ans, est mort le 8 février 2011 à Paris 1. Dédé est mort à l’hôpital suite à un malaise sur la voie publique à la hauteur du 12 Rond Point des Champs Elysées. Son identité est toujours recherchée Un homme, 52 ans, est mort le 9 février 2011 à Toulouse. Cet homme est mort dans la prairie de Filtres. Trois hommes, tous trois environ 30 ans, sont morts le 10 février 2011 à Rouen. Ces trois hommes sont morts dans leur abri : maison abandonnée, isolée, à l’étage. Ils ont tous trois été asphyxiés suite à un incendie. Un homme, 36 ans, est mort le 10 février 2011 à Perpignan. Cet homme est mort noyé dans un ruisseau Grégor, 47 ans, est mort le 14 février 2011 à Lyon Un homme est mort le 16 février 2011 à Toulouse. Cet homme est mort dans le canal du midi, à la hauteur de la rue Bayard Dieter, 53 ans, est mort le 19 février 2011 à Paris 15. Dieter est mort rue de Javel sous le porche qui l’abritait ces dernières semaines. Une femme, 60 ans, est morte le 20 février 2011 à Denain. Cette femme qui vivait en foyer depuis 2 mois est morte dans le canal de l’Escaut Gilles, 54 ans, est mort le 20 février 2011 à Lyon Roger, 77 ans, est mort le 21 février 2011 à Toulon. Cet homme est vivait dans un abri Un homme, 33 ans est mort le 23 février 2011 à Lens. Cet homme est mort dans l’incendie de la maison inoccupée où il avait trouvé abri. Willy, est mort le 27 février 2011 à Chambéry. Willy a été transporté à l’hôpital suite à une attaque cardiaque. Eugenius, 57 ans, est mort le 28 février 2011 à Suresnes. Eugenius est mort à la rue David, 36 ans est mort en février 2011 à Paris. Christian, 53 ans, est mort en février 2011 à Paris 12. Christian vivait depuis au moins 15 ans à la rue puis en squat. Son chien a été récupéré par une habitante du quartier où il vivait. Pierre, 74 ans, est mort en février 2011 à Perpignan. Pierre, en cours de chimiothérapie, est mort dans la voiture où il vivait. Alexandra Maria, 38 ans, est morte en février 2011 en région parisienne. Alexandra Maria était enceinte, et avait un enfant de 4 ans. Un homme, 68 ans, est mort le 1er mars 2011 à Marseille. Cet homme est mort dans un abri de la Corniche. Un homme, 60 ans, est mort le 3 mars 2011 à Marseille. Cet homme est mort dans un jardin public, à 2 pas de l’impasse Clerville Un homme, 30 ans environ, est mort le 6 mars 2011 à Paris 16. Cet homme est mort dans le tunnel de métro qui lui servait d’abri, sur la ligne 9, entre les stations ‘rue de la Pompe ‘ et ‘Trocadéro’ Un homme non identifié et mort le 8 mars 2011 à Savigny le Temple. Cet homme est mort dans ce véhicule qui lui servait d’abri : ouvert et stationné depuis un an sur ce parking Bahia, 52 ans, est morte le 8 mars 2011 à Pierrelaye. Bahia est morte dans une chambre d’hôtel où elle était hébergée Un homme identifié, 38 ans, est mort le 10 mars 2011 à Narbonne. Cet homme est mort noyé dans le canal de la Robine, suite à une altercation avec un couple de marginaux. Mino, 40 ans, environ, est mort le 13 mars à Paris. Mino est mort dans le squat où il dormait.
dimanche 30 janvier 2011

Voeux et Condoléances

Vœux et Condoléances « Meilleurs vœux pour 2011 ! » Ce sont peut-être les derniers mots que risquent d’entendre les personnes contraintes de vivre à la rue… avant d’y mourir ! Et pourtant comme d’autres, ces personnes espèrent qu’on leur annonce :« L’année 2011 est placée sous les meilleurs auspices : les Hommes vivant à la rue sont assurés d’intégrer un hébergement pérenne, les familles vivant à l’hôtel vont enfin pouvoir bénéficier d’un appartement, les logements insalubres vont être assainis, les demandeurs de logement vont rapidement obtenir un logement social, les expulsions locatives vont disparaître au profit d’un accompagnement des personnes en difficultés, les demandeurs d’asile seront pris en charge par les dispositifs d’hébergement et les familles sans papiers vont être régularisées et devenir les nouveaux fers de lance d’un corps citoyen toujours plus solidaire.Les élus nationaux, territoriaux et locaux vont promulguer les lois adaptées aux personnes les plus précaires, les maires des communes vont respecter la législation en vigueur en appliquant scrupuleusement la loi SRU, un moratoire aux arrêtés stigmatisant les personnes sans abri sera prononcé, des moyens financiers importants seront alloués à la construction d’aires d’accueil et de logements très sociaux. »Voilà, Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés et Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Maires, les mots que vos vœux pourraient emprunter pour cette année 2011. En leur absence, vous remettrez en cause la cohésion sociale de notre pays et vous omettrez les principes fondamentaux de nos textes fondateurs. Comment voulez vous, sans ces mots, que les valeurs républicaines trouvent leur place auprès de vos jeunes et moins jeunes concitoyens ? -*Quelle signification peut prendre cette notion de liberté lorsque la rue et la précarité obligent à suivre le chemin de la survie jalonné par la mendicité ou les distributions alimentaires… c’est la soumission à vie !Quel sens donner à l’égalité si chaque homme n’a pas la possibilité d’avoir un toit, un travail, un accès aux soins et à l’éducation ? Comment promulguer la fraternité tout en stigmatisant les minorités et tout en fermant la porte de la mixité sociale ? Le non respect de ces droits fondamentaux menace l’équilibre de la société !Vos vœux, qui prônent la justice, ne doivent pas être vains et identiques à ceux des années précédentes. Vos concitoyens espèrent bien plus. Ils souhaitent notamment de l’audace : celle qui érige l’humanité au cœur des dispositifs au moyen d’une mise en œuvre solidaire. Ils souhaitent aussi de la volonté : celle qui permettra la mise en œuvre des politiques cohérentes. Ils désirent enfin un engagement total, celui qui fera sens en éradiquant la misère de leur pays.Si tel n’est pas le cas, j’ai bien peur que ces vœux 2011 ne se transforment en condoléances en direction des membres de la communauté des personnes sans abris et précaires, ceux qui risquent fort de mourir prématurément cette année. Christophe LOUISPrésident du Collectif les Morts de la Rue
jeudi 9 décembre 2010

LETTRE DE NOUVELLES. decembre 2010

En cliquant sur ce lien, vous trouverez la lettre de nouvelles du Collectif les Morts de la Rue publiée en décembre 2010. Vous pouvez aussi consulter le dernier journal "aux 4 coins de la Rue" n° 11
jeudi 9 décembre 2010

Communiqué de presse 9 décembre 2010

Communiqué du jeudi 9 décembre 2010 Hommage aux Morts de la Rue Mardi 14 décembre 2010. Terrasse Lautréamont, à la hauteur du 101 rue Rambuteau, 75001 Paris Le collectif les Morts de la Rue rend hommage aux personnes SDF dont il a appris le décès au cours de 5 derniers mois. Cette célébration aura lieu le 14 décembre à 18h30 sur la terrasse Lautréamont (forum de Halles Paris 1ier) Ce lieu est symbolique car parfois plus de 40 personnes dormaient sur cette terrasse. Certains d’entre eux y sont morts. Depuis le début de l’année 2010 plus de 340 personnes qui vivaient à la rue, en sont mortes, des femmes, des hommes, souvent jeunes, de toutes nationalités. Nous leur rendrons un dernier hommage et interpellons sur l’abandon dont ils sont victimes. Nous dénonçons le silence de notre société face à ce scandale qui est de vivre et de mourir dans la rue. Nous dénonçons le manque de volonté politique qui contraint actuellement des personnes à vivre et mourir dans ces conditions indignes. Nous portons voix pour tous ces abandonnés.
mardi 23 novembre 2010

Communiqué de presse : grands froids : c’est reparti pour un tour

Communiqué de presse du 23 novembre 2010 : première vague de froid et son éternelle parade !
vendredi 23 juillet 2010

Eté 2010

Questions météo. Billet d’humeur Meurt-on de chaud ? Meurt-on de chaud plus que de froid ? Faut-il faire un plan "grand chaud" "plan canicule" après avoir fait le plan "grand froid" ? Vivre à la rue et en mourir est-il un phénomène climatique ? Nous apprenons des décès toute l’année. Nous faisons quelques constats : _ Vivre à la rue, c’est un problème de ne pas pouvoir fermer sa porte pour s’isoler, pour être en sécurité, pour l’intimité qui permet d’aimer et de penser et de se refaire, pour pouvoir se reposer. Limiter le problème de la rue à une question climatique est rabaisser ces hommes et femmes au niveau de bétail, en faire un problème vétérinaire, ce qui est insupportable. Le risque est d’abaisser ces personnes, les réduire. Et éviter de résoudre les problèmes de fond en en faisant un problème saisonnier. Accompagnement dans la durée. Assez de logement accès à la sécurité, à l’intimité permettre aux gens de se reposer, se refaire, et peu à peu bâtir. Tout cela n’a rien à voir avec le climat. Travail de fond, de durée, de fidélité.
mardi 30 mars 2010

Etre hébergé est un droit

La fermeture des centres d’hébergement sans autres propositions est contraire aux principes définis par la loi, depuis le 7 mars 2007. C’est pourtant ce qui va arriver le 31 mars. Article 4 de la loi DALO, Abrogé par loi n°2009-323 du 25 mars 2009 - art. 73 « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. » Il y a des dates qui portent un symbole, le 15 mars est devenu depuis plusieurs années synonymes d’expulsion ! Télécharger l’intégralité du communiqué en PDF
lundi 11 janvier 2010

Sauver des vies

Le collectif les Morts de la Rue lance une mobilisation pour sauver la vie de personnes sans abri. Article 4 de la loi DALO (abrogé par loi n°2009-323 du 25 mars 2009 - art. 73) : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. » Nous demandons à l’Etat d’appliquer l’article 4 de la loi DALO et d’assurer, dès maintenant, le principe de continuité prescrit dans le projet de refondation. Le Collectif les Morts de la Rue propose à toutes personnes accueillies actuellement dans une structure d’hébergement d’urgence (gymnases, salles de mairie, accueils temporaires, hôtels….) d’exprimer leur demande pour obtenir un hébergement adapté et demeurer où elles sont en attendant d’obtenir une orientation leur garantissant une place pérenne dans l’un des dispositifs existants. A Paris, le dispositif hivernal, en place depuis le mois de novembre avec un renforcement ces derniers jours, accueille actuellement plus de 1077 personnes. C’est la démonstration du manque de places réelles à Paris notamment, comme dans d’autres villes de France qui ont mis à disposition des places supplémentaires. Ces dispositifs seront fermés aux premiers signes de radoucissement des températures. Dès lundi soir, des équipes vont solliciter les personnes accueillies dans les structures d’hébergement d’urgence temporaire pour connaitre leurs intentions. Elles auront la possibilité de remplir un formulaire qui sera remis aux Préfectures. Le collectif rappelle que la vie à la rue tue. En 2009, plus de 370 personnes sont décédées dans la rue ou des conséquences de la vie dans la rue, en 2010, déjà 15 personnes (au 21/1/2010).
mardi 1er décembre 2009

Appel à dons

Bonjour à toutes et tous, Cette lettre est un SOS qui arrive bien mal chez vous en cette période de dons où toutes les demandes revêtent ce caractère d’urgence. Nous sommes dans un déficit alarmant et pourtant, il suffit de lire la presse pour saisir notre rôle dans le débat sur la rue. Depuis le début de l’année, nous avons recensé plus de 270 décès de personnes qui vivaient à la rue. Ces noms sont recueillis un par un, auprès des familles, des associations, des voisins, des institutions. Aucune étude n’existe au niveau national et institutionnel et en recueillant ces noms et les publiant, nous remplissons une mission spécifique. Non seulement rendre hommage, mais pointer du doigt ce qui dysfonctionne et ce qui reste à faire en matière d’accueil. Refuser l’oubli : que leurs noms soient inscrits. Leurs amis, leurs familles nous le demandent. Permettre aux proches d’apprendre les décès, par la publication des noms sur notre site, par leur reprise lors des célébrations, par leur publication par certains journaux (remerciement tout spécial au quotidien La Croix). Interpeller les pouvoirs publics : ces morts sont un miroir qui montre clairement que les problèmes ne sont pas résolus. La reprise du nombre des décès par les associations comme moyen d’interpellation est constante. Cet indicateur, même partiel, est un outil pour une meilleure prise de conscience. Nous sommes la seule association menant ce travail spécifique d’interpellation. Nous soutenons des associations et collectifs ayant des actions proches dans plusieurs villes de France. Nous avons aidé plusieurs d’entre eux dans leur commencement. D’autres ont commencé avant nous un travail autour de la dignité des funérailles, mais cet objectif d’interpellation nous reste spécifique. Nous accompagnons également au mieux les proches dans leur deuil tant au niveau administratif qu’humain. Les hommages publics sont également essentiels pour mettre en valeur la dignité de chacun. Nous sommes en difficulté financière. En effet, notre action bien que reconnue comme essentielle est difficilement finançable. Comment pouvons-nous poursuivre et développer nos actions ? En faisant appel encore à votre contribution financière et à celle de vos réseaux. C’est nécessaire si vous désirez que cette action se poursuive. Nous n’y arriverons pas sans vous. Notre liberté d’agir et de parole vient en grande part de l’indépendance de nos financements. Merci de votre soutien. Bonnes fêtes de fin d’année. Appel à dons version PDF
mercredi 13 mai 2009

Lettre au Président de la République

Monsieur le Président de la République, Nous vous adressons ce soir cette lettre depuis un haut lieu des valeurs républicaines de notre pays. Ce lieu nous oblige à un examen de conscience. Sur les marches du Panthéon, ce temple des Grands Hommes, symbole de la nation solidaire, nous venons rendre leur nom et leur histoire à des centaines de nos concitoyens, ces hommes et ces femmes que la vie à la rue a condamnés à une mort prématurée. Ce n’est pas la Grande Histoire, c’est sa face cachée, celle des accidentés de la vie sociale, des vulnérables, des oubliés, des sans droits. Mais que valent les discours et les hommages d’une nation à des hommes tels que Victor Schœlcher, René Cassin, Jean Monet, Jean Moulin et tant d’autres grands héros de la France si cette même nation ne reconnaît pas que chaque homme est grand. Comment pouvons-nous porter et clamer partout dans le monde les droits de l’homme lorsque sur le sol français des hommes et des femmes continuent de mourir dans la rue, dans l’indifférence générale, celle de nos gouvernants absents ce soir, celle des nos élus politiques qui n’écoutent pas les plus fragiles d’entre nous. En réalité, la France a mal à ses 100.000 sans–abri. Et C’est une maladie des Droits de l’Homme. La France a mal a ses exclus parce que son système d’aide s’avère incapable de permettre à ces personnes de sortir de la rue. D’où vient le mal ? Sans doute d’abord du regard que portent les Français sur ceux qu’ils appellent « SDF », c’est le mythe, plus ou moins fantasmatique du « clochard irrécupérable », qui ne représente en fait qu’une infime partie de la population si diverse de la rue où chacun a son histoire. Or c’est pour cet éternel assisté, qu’on a construit, au cœur du dispositif d’aide, l’hébergement de masse dans l’urgence. On a simplement oublié la seule question qui vaille, celle de l’homme : comment reconnaître à une personne de la rue sa dignité d’homme ? Quels sont les bons outils de la reconstruction personnelle ? Non pas seulement comment l’abriter mais comment l’accompagner ? A qui fera-t-on croire qu’un individu peut se reconstruire en se faisant embarquer tous les soirs par un bus pour l’asile de nuit ? On entend dire, ou l’on pense tout bas : « c’est assez bon pour des gens à la rue ». Nous acceptons pour eux des conditions de survie (plutôt que de vie) que nous n’accepterions pas pour nous mêmes Il faut donc tout remettre à plat. Une véritable révolution serait de passer d’une logique de l’urgence et de l’accueil en nombre à une logique de l’accompagnement individualisé Les réponses existent et elles sont nombreuses, mais celles-ci ne peuvent être développées que si l’Etat et son plus Haut Responsable décident d’en faire une priorité. Nous attendons depuis des années une politique volontariste et ambitieuse. Pour construire cette politique alternative, le Collectif Les Morts de la rue réclame l’ouverture d’un triple débat : sur les conditions d’accueil et d’hébergement, puis de logement qui permettraient à une personne venue de la rue de véritablement revivre, sur les conditions d’un accompagnement efficace prenant en compte la globalité de la personne, et enfin, au niveau de l’Etat, sur l’opportunité de créer une structure pour piloter, en collaboration avec les associations, l’ensemble de cette nouvelle politique dans ses multiples aspects (santé, logement, emploi…) Monsieur le Président, allons nous continuer à dénombrer plus d’un décès par jour, allons nous rester impuissants devant cette catastrophe ? Nos enfants nous jugeront plus tard pour non-assistance à personnes en danger. Quel est le projet de société d’une nation qui laisse vivre et mourir des personnes sur nos trottoirs. La compassion ne suffit pas. Rien ne changera si ne change pas le regard des Français sur ceux qu’ils appellent « SDF ». Mais vous savez bien que rien ne changera non plus sans une impulsion politique. Monsieur le Président, au nom de la solidarité dans notre communauté nationale, nous attendons de vous l’ouverture de ce débat pour une nouvelle politique. Vous n’êtes pas le premier à avoir promis d’éradiquer ce mal. Serez- vous le premier à promouvoir une véritable politique de sortie de la rue qui, cessant de traiter ces personnes en citoyens de seconde zone et en éternels assistés, saura leur redonner confiance en eux-mêmes, en leur rendant leur droit à la liberté, à l’égalité et à la fraternité ? Alors, dans ce combat pour la justice, ces morts que nous honorons ce soir n’auront pas été inutiles Nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président, l’expression de sentiments respectueux. Le Collectif les Morts de la Rue
mardi 27 janvier 2009

Le collectif des Morts de la Rue réclame une autre politique de la grande pauvreté

Après sa lettre ouverte à Christine Boutin, le Collectif publie dans Mediapart une tribune où, au vu de la situation (cf son comptage hebdomadaire des morts, dans le même journal), il interpelle les grandes associations et réclame une politique alternative aux pratiques actuelles. Récemment la ministre du logement invitait ces associations, à proposer chacune ses projets, pour dépenser immédiatement les 110 millions que le gouvernement vient d’allouer à l’amélioration de l’hébergement des sans abris (en fait pour soutenir la filière bâtiment , dans le cadre du plan de relance). Le Collectif Morts de la rue, récuse cette méthode du saupoudrage et demande aux associations moins de complaisance et plus de pugnacité pour défendre un plan plus ambitieux qu’elles ont elles-mêmes , il y a plusieurs mois déjà, proposé, après expertise, sous forme de tableau de bord, et dont s’est d’ailleurs inspiré le rapport Pinte, lui aussi resté lettre morte. Après Martin Hirsch dans une tribune du Monde, après Nicole Guedj, dans ses Etats Généraux de la rue, Le Collectif Les Morts de la rue réclame de l’Etat une remise à plat et une vision plus transversale de la question « SDF » dans tous ses aspects. Et aux associations il demande « d’avoir le courage de remettre en cause nos pratiques d’accompagnement social » : il faut dépenser autrement l’argent trop souvent gaspillé : « Ne vaut-il pas mieux fermer des centres vétustes qui vont avoir un coût de transformation pharaonique ?(…)Va-t-on continuer à dépenser tous les soirs des sommes colossales en location de chambres d’hôtel plus ou moins salubres ? Comment mutualiser nos moyens pour éviter d’avoir une multitude de travailleurs sociaux travaillant parallèlement pour une seule personne …qu’on prétend vouloir rendre autonome ?! » Et surtout le Collectif demande que l’axe de la politique soit changé. Actuellement le 115, symbole de l’urgence et de l’hébergement de masse, est la pièce maîtresse du système. Son rôle doit à terme devenir exceptionnel. Le fer de lance de la nouvelle politique devrait être la priorité absolue donnée à la construction massive de petites structures encore trop peu nombreuses, « des lieux de vie de taille modeste avec chambres individuelles, avec des fonctionnements respectueux de la personne, pour de longues durées de séjour et, dans de très nombreux cas, un accompagnement adapté à la diversité des personnes et de leur parcours, par un personnel bien formé ». Et le Collectif conclut : « Bousculons les préjugés et la bonne conscience charitable. Si on ne change pas, « la société continuera à faire semblant de s’occuper des gens de la rue ». Audace et volonté (lettre ouverte aux associations).
mardi 30 décembre 2008

Lettre à Madame Boutin, ministre du logement et de la ville

Encore deux morts hier à la rue, dans la région parisienne. Cette fois, vous ne pourrez plus faire croire à des cas isolés, ni les mettre au compte du froid ou de la mauvaise volonté à se rendre dans vos refuges. Le phénomène prend trop d’ampleur médiatique. La France est malade de ses SDF. Et c’est une maladie des droits de l’Homme. Depuis des années, nous rabâchons qu’on meurt de la rue aussi bien en été qu’en hiver, comme le démontre la carte réalisée en partenariat avec Médiapart. Le froid a joué comme révélateur, mais la poignée des morts de froid n’est que la partie visible de l’iceberg. La vérité, c’est que la France laisse depuis longtemps mourir prématurément, dans le silence, des milliers des plus vulnérables, dont les morts de la rue. Nous sentons-nous, citoyens, et particulièrement vous, Madame la Ministre, qui êtes aux commandes, responsables de la situation ? Elle devient insupportable. Quelques petites mesures ne suffiront pas à arrêter l’hécatombe programmée. Nous percevons dernièrement dans vos propos l’intention de faire passer d’urgence dans la loi le droit d’emmener de force, en cas de grand froid, les personnes de la rue dans des hébergements. Et cela - ô ironie ! - ne pourrait certainement se faire que par un amendement dans le cadre de votre prochaine loi sur le logement. Pour faire passer cette mesure, dont l’annonce a indigné les toutes les associations, vous vous appuyez sur un sondage : c’est manipuler l’opinion. Vous savez bien qu’elle serait à la fois impraticable, inutile et régressive. Avez-vous déjà essayé de convaincre, en pleine nuit, un homme emmitouflé sur un trottoir de vous suivre ? Allons-nous revoir, comme au temps du délit de vagabondage, des hommes trainés par les pieds ? Ce que vous oubliez, c’est que ces personnes ne sont pas des animaux, mais des êtres humains, égaux aux autres, principe même de notre constitution. Ce que vous oubliez, c’est qu’à la rue, on meurt beaucoup moins de froid que de l’absence de lien social. Ce que vous négligez, c’est que ces personnes se sont créé tant bien que mal un environnement matériel et humain qui leur est indispensable pour survivre. Les en priver, c’est les mettre en danger de mort. Dès lors, il ne s’agit pas de mettre en œuvre une fois de plus une politique d’urgence destinée à satisfaire une opinion mal informée et manipulée, en enfermant des personnes dans un gymnase ou un préau d’où on les éjectera au petit matin. (L’état se met d’ailleurs hors la loi en remettant ces personnes à la rue, article 4 de la loi DALO “Tout personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée”) Il s’agit d‘entreprendre enfin la politique à long terme dont les principes sont bien connus de ceux et celles qui œuvrent depuis des années en contact avec les personnes de la rue, et dont vous connaissez depuis longtemps les propositions. Elle repose sur trois bases : des lieux de vie de taille modeste avec chambres individuelles, dans un fonctionnement respectueux de la personne, avec des durées de séjour longue. Un accompagnement adapté à la diversité des personnes qui se sont retrouvées un jour à la rue (certaines ont avant tout besoin d’un logement, beaucoup ont vraiment besoin aussi d’un accompagnement de différents ordres, médical, psychiatrique, professionnel, humain…) la possibilité pour tous d’en sortir par le haut, c’est-à-dire par l’accès au logement social. Sans un développement en parallèle de ces trois actions, la société continuera à faire semblant de s’occuper des personnes de la rue, car c’est à peu près de cela qu’il s’agit pour l’instant. Prenez les moyens d’un plan ambitieux. Nous appelons à une politique de la grande pauvreté qui aura un coût, mais dont la France des Droits de l’Homme est capable…Il faut savoir reconnaître que la question des SDF est complexe et demande plus que des mesures simplistes, que, malgré les progrès accomplis, après des années de négligence, la chaîne du logement est complètement bloquée, que trop d’hébergements d’urgence enfoncent les usagers dans une survie où ils s’enlisent, que, sauf exceptions, les personnes placées depuis deux ans dans des établissements dits de stabilisation ne sont toujours pas réinsérées, et que l’accompagnement n’est souvent pas satisfaisant. Il faut résolument changer de méthode et dépenser autrement beaucoup d’argent actuellement gaspillé. Bref, il faut tout remettre à plat. Nous voulons espérer, Madame la Ministre, que vous aurez ce courage. Collectif les Morts de la rue Lettre à Madame Boutin, ministre du logement et de la ville.
mercredi 26 novembre 2008

Appel à nos gouvernants et élus

Comme tous les six mois à l’entrée de l’hiver, nous célébrons la mémoire des 158 morts dans la rue depuis l’été dernier. Ce week-end Francis est décédé seul, dans le Bois de Vincennes, dernier refuge et ultime demeure. Il survivait là, le long des périphériques, dans ces zones inhabitables qui deviennent le mouroir des SDF. Combien d’autres sont condamnés à cette même errance qui s’achève par la mort ? Depuis le début de l’année 2008, le collectif a dénombré plus de 265 personnes mortes dans la rue, dans des voitures, dans des cabanons, dans des conditions indignes d’un pays comme la France. Nous pouvons ajouter également les personnes qui se sont défénestrées, se suicidant pour éviter une expulsion, pour fuir la misère. Cette année, à l’aube d’une crise dont on ne mesure pas encore les dramatiques conséquences sociales, le collectif rejoint les autres associations qui lancent un cri d’alerte : malgré quelques promesses et d’insuffisants progrès, le scandale de la mort causée par la rue persiste et s’amplifie. A terme, nous demandons aux pouvoirs publics la définition rapide d’une véritable politique nationale de la grande pauvreté qui n’existe pas. Elle s’inscrirait dans une politique du logement social, mais joindrait deux exigences indissociables, logement adapté et accompagnement. Car l’expérience des associations démontre que rien ne se fera sans les deux. Mais dans l’immédiat, nous souhaitons la mise en œuvre, au plus vite, d’un véritable plan d’urgence permettant l’hébergement, l’accueil et le dialogue avec la personne en situation de détresse sociale. Plus de 100 000 personnes vivent à la rue, plus de 600 000 vivent dans des conditions de logement difficiles. La crise, la récession et le chômage accentuent les précarités. Chacun d’entre nous est désormais concerné. Les menaces n’épargnent plus ceux qui se pensaient pourtant à l’abri de la précarité. A quelques jours de la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il convient d’affirmer que les valeurs de la démocratie sont en cause lorsqu’elle ne parvient plus à maintenir le lien social en assurant la dignité, la sécurité et la justice pour l’ensemble des citoyens. Ceux qui meurent dans la rue, sous le regard indifférent d’une société qui se détourne de ses obligations morales, en appellent à de nouvelles formes de solidarités. Faute d’initiatives immédiates et de réponses adaptées, notre société se rendrait complice de leur mort par abandon. Nous attendons un signal fort, une mobilisation à la hauteur des enjeux, la mise en œuvre d’une politique enfin soucieuse des principes d’égalité et de fraternité. Collectif les Morts de la rue Appel à nos gouvernants et élus (du 26 novembre 2008) version PDF

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