LAISSONS-LES MOURIR !
« Laissons les mourir ! »
Cela semble être le mot d’ordre que nous pourrions comprendre actuellement, tellement les plus pauvres, les plus démunis, les plus fragiles sont la cible d’attaques et de culpabilisation.
A eux seuls, ils semblent représenter tous les maux de notre société : ils seraient responsables du déficit de l’état car ce sont bien les personnes bénéficiaires du RSA et de l’allocation chômage qui profitent et dilapident les ressources de l’état … les exemples d’agressions dont sont victimes les plus démunis sont nombreux.
Les sirènes populistes résonnent à nouveau, stigmatisant ces personnes les jetant à la vindicte publique, en proposant des lois pour les transformer en délinquants et les sanctionner. Il est certes plus facile de les accabler que de proposer des actions pour vaincre la misère. Il est tout aussi déplaisant de voir des élus tenter d’opposer les populations, tout en faisant référence aux valeurs de solidarité. Mesdames et Messieurs, allez jusqu’au bout de votre pensée, peu républicaine :
Laissez les mourir !
Si c’est un choix, il faut l’assumer ! N’ayez crainte, c’est le chemin que prennent doucement les choses : à Paris, en province, au quotidien des hommes et des femmes vivent et meurent dans nos rues.
La pauvreté augmente dans notre pays et dans le même temps l’État réduit les moyens pour héberger et accompagner les plus précaires Actuellement, la plupart des associations sont obligées de contracter des prêts bancaires car les services de l’État n’ont pas versé les subventions qui permettent le fonctionnement de l’accueil et de l’accompagnement des personnes les plus en difficultés, malgré des engagements pris par le Premier Ministre et autres membres du gouvernement.
Mesdames et Messieurs les Élus de la Nation, viendrez-vous rendre un hommage à vos concitoyens, ceux que vous croisiez dans votre ville ou au cours de vos réunions, ceux dont vous entendez parler l’hiver et qui n’existent plus dès l’arrivée du printemps ?
La protection des plus fragiles n’est elle pas la vraie noblesse de votre Fonction ?
Oserons-nous combattre ce fléau qu’est la misère et les innombrables conséquences qu’elle produit.
Qui aura l’audace de proclamer la lutte contre l’exclusion comme une priorité nationale ?
Collectif Les Morts de la Rue. 31 mai 2011